Proposition n°60

- Phrases : au creux des vallées - une goutte de sang - un croûton de pain - ma toute première expérience - dans le labyrinthe - un accent italien - doux et fraternel.

- Mots ou expressions : confidence – maltraiter – brièvement – appréhender – étudier.

- et/ou Thème : SENTIMENT

 La confession de Matthieu (2)

Trahison

« Minute papillon ! Laissez- moi au moins le temps d’embrasser  ma femme »

C’est ce que j’ai dit aux gendarmes venus m’appréhender chez moi après le braquage de la bijouterie Durieux. C’était ma toute première expérience en la matière et je n’ai eu que trop brièvement le temps de regretter de m’être laissé entrainer dans ce coup pourri, puisque mon doux et fraternel complice m’a donné  aux flics sans une once de remords.

Paolo, mon pote rital, né au creux des vallées alpines du Piémont et de Ligurie. Un accent italien à couper au couteau, le visage d’un ange…Toujours en veine de confidences sur son douloureux passé. Une mère silencieuse face à un père qui passait son temps à le maltraiter. La misère, les coups, les petits boulots pour un croûton de pain…. Puis son arrivée en France, notre rencontre, notre amitié éternelle scellée par une goutte de sang mélangée sur nos poignets légèrement entaillés au canif….

Dans le labyrinthe des sentiments contradictoires qui m’agitent, je ne veux pas étudier de trop près ce qui me fait encore si mal :  l’inexplicable trahison de mon frère de sang.

Si je suis libre aujourd’hui, je ne parviens pas à oublier que par sa faute,  j’ai passé 3 mois en taule, loin de ma femme.

21/03/2023

Proposition N°59

- Phrases : malin plaisir à dire la vérité - renoncer en cours de route - sur ces entrefaites - le ciel au-dessus de la tête - dans la grisaille du matin - un coin du feu - lors d’une tempête de neige.

- Mots ou expressions : vieux comme le monde - panier à salade - minute papillon ! - tenailler - fumer

- et/ou Thème : ECRITURE

 La confession de Matthieu (1)

Écrire la vérité

Pour Matthieu, écrire c’est prendre un malin plaisir à dire la vérité. Selon celles et ceux qui se targuent d’être écrivains,  c’est un besoin vieux comme le monde.  Pour sa part, il n’en dirait pas autant  car lui, il  sait exactement quand ce besoin s’est mis à le tenailler. C’était  peu de temps après un événement qui allait changer le cours de sa vie.

 Il se revoit ce jour-là, dans la grisaille du matin, lors d’une tempête de neige mémorable, alors qu’il venait tout juste de s’échapper du panier à salade qui le conduisait tout droit en prison. Sur ces entrefaites, le fourgon cellulaire s’était mis à déraper sur la route glissante avant d’aller s’encastrer dans un platane. En voyant le capot fumer, il n'avait écouté que sa bonne conscience  et quitte à renoncer en cours de route à son projet d’évasion, il était allé porter secours au conducteur et aux deux gendarmes qui constituaient son escorte. Seul, il les avait sortis tant bien que mal du véhicule inutilisable. Tandis que le ciel au dessus de la tête de ce groupe improbable s’éclaircissait, les renforts appelés par les deux gendarmes s’étaient pointés. Pour lui, c’était retour à la case prison. Cependant, son acte courageux lui avait valu une forte remise de peine. Il n’avait fait que trois mois avant d’être libéré sur parole. C’’est à ce moment qu’était née l’envie d’écrire son histoire sans rien cacher de la vérité.

Un coin du feu, sa chérie enceinte de 3 mois étendue près de lui, quel meilleur moment pour entamer l’écriture de cette partie mouvementée de sa vie ?

Les doigts sur le clavier de son ordi portable, il tape les premiers mots : « Minute papillon ! Laissez- moi au moins le temps d’embrasser ma femme »

C’est ce qu’il avait dit aux flics venus l’arrêter ce jour-là.

11/03/2023

Proposition n° 58

- Phrases : la poussière volcanique - un vieux lecteur de musique - plus beau nez du monde - sol de terre battue - une femme silencieuse - douce mélodie - image bucolique.

- Mots ou expressions : appartenance - partir - carton - profond - sangloter.

- et/ou Thème : SOLEIL

Margot tête en l’air (5)

Explication

Je l’ai eue mon explication. Il n’a même pas cherché à nier. Se marier n’avait servi qu’à sauver les apparences. Grâce à moi, il pouvait clamer son appartenance à la catégorie des hommes rangés. Intègre aux yeux de tous, bon médecin, bon mari, le docteur Noah Delorme menait en fait une double vie où le jeu et les femmes avaient la part belle. Elle pouvait avoir le plus beau nez du monde, la bombasse de l’hôtel n’en était qu’une parmi tant d’autres. Combien d’urgences de ce genre avait-il prétexté depuis que nous étions mariés ?

L’image bucolique de notre petite maison à la campagne venait de s’évanouir remplacée par celle violente d’une monstrueuse éruption. La poussière volcanique envahissait mon cœur. Et la douce mélodie de l’amour avait laissé la place à une triste complainte.

Lorsque j’ai eu fini de sangloter, dévastée par un profond chagrin,  je n’avais plus  qu’une envie : partir. Le divorce a été vite prononcé,  l’argent ça aide ! Á ses torts reconnus bien sûr. J’ai rempli un carton avec le peu de choses que j’avais apportées de mon ancienne vie, quelques vêtements des livres et un vieux lecteur de musique  rescapé de mon adolescence… Direction Tahiti, loin, très loin de ce fourbe. La pension qu’il me verse me permet cette folie.

Aujourd'hui, je suis une femme silencieuse. j'ai étouffé tous mes cris de colère et de désespoir.. Je vis dans une humble maison au sol de terre battue avec le strict minimum et peu de meubles. Ça m’évite bleus et bosses ! Et puis il  y a le ciel, le soleil et la mer…Où je finis  de noyer ma peine et ma désillusion. Ça aussi ça aide !

01/03/2023

Proposition n°57

- Phrases : le hayon d’un pick-up - dédale intermittent des pistes - incapable de bouger - arbres majestueux - il soufflait un vent terrible - feu de cheminée - faire un pas de côté.

- Mots ou expressions : se mettre en quatre - avoir le cœur qui bat la chamade - vider son sac - téléphone - orphelin.

Thème :Jalousie

 Margot tête en l'air (4)

Jalousie

Après cette rando sur les hauteurs, qui m’avait réconciliée avec moi-même, notre séjour à la montagne s’est déroulé sous les meilleurs auspices. Diners aux chandelles, étreintes passionnées devant le feu de cheminée, bons restaus, initiation au ski tranquille, loin du dédale intermittent des pistes dangereuses, longues balades en traineau au milieu des arbres majestueux couverts de neige... Noah savait  se mettre en quatre pour me faire plaisir. Oui, tout allait bien jusqu’à ce matin fatidique où il m’a laissée seule au chalet, prétextant une urgence.

« J’en ai pour la journée, m’a-t-il dit alors reste au chaud en m’attendant, je serai de retour en fin d’après midi ». Puis il m’a embrassée très tendrement et il est parti.

Il soufflait un vent terrible alors rester au chaud me paraissait en effet l’option la plus raisonnable. En début d’après midi il était tombé. Gagnée par l’ennui j’ai décidé de m’offrir une petite promenade dans la station. Je marchais sans but lorsque le hayon d'un pick-up, grand ouvert sur le coffre rempli de valises, a attiré mon attention. Il était garé devant l'hotel, et sur l'empilement de bagages, bien en vue, il y avait le bonnet de Noah! Mes yeux ne pouvaient me tromper, c’était le sien! Je le reconnaissais d’autant mieux que c’était un cadeau de ma part, ridicule j’en conviens, rouge avec un pompon blanc, qui faisait ressembler mon mari à un trop jeune Père Noël. Le doute s’insinuait en moi ! J’étais sur le point de sortir mon téléphone pour l’appeler quand je l’ai vu sortir de l’hôtel au bras d’une somptueuse créature. Je n’ai eu que le temps de faire un pas de côté pour me glisser derrière un camion de livraison. Je me suis mise à trembler à en avoir le cœur qui bat la chamade. Un cœur qui se sentait orphelin en cet instant précis. Incapable de bouger, mordue par la jalousie, j ai vu le couple monter dans le pick-up.

Dévastée, je suis rentrée au chalet y attendre l’infidèle. Allait-il vider son sac et me dire qui était la bombasse de l’hôtel ou  continuer à invoquer sa prétendue urgence ?

24/02/2023

Proposition n°56

Utiliser les mots anciens suivant, sans les modifier : flandrin - derechef - s’ébaudir - diantre ! - péronnelle - béjaune - clampin - grimaud

Conseil d’ami

Diantre ! Je n’ai jamais vu péronnelle plus insupportable ! Le genre qui te regarde de haut en faisant une moue dégoutée. Une espèce de dinde prétentieuse, plus prompte à s’enticher d’un grimaud  tout juste capable de péter plus haut que son cul, que d’un pauvre clampin dans ton genre Baptiste !  Remarque bien, qui se ressemble s’assemble à ce qu’on dit.

Que ferait donc la hautaine Éléonore d’un flandrin aussi mal embouché que toi avec les femmes, d’un béjaune plus timide qu’un puceau, qui rougit en la regardant ?

Ça t’est déjà arrivé si je me rappelle bien ! ! Ça ne t’a donc pas servi de leçon que  tu sois derechef à t’ébaudir devant une  jolie greluche sans cœur ? Lâche l’affaire Baptiste avant d’y laisser une nouvelle fois des plumes. Conseil d’ami !

15/02/2023

©A-M Lejeune

Proposition n°55

- Phrases : nuit obscure - au terme de l’ascension - fait la femme - profiter de la nature - la fin de ce périple - éclat de rire - un nuage de lait

- Mots ou expressions : traduire - finalement - tabouret - hermine - tête de linotte

- et/ou Thème : FETE

Margot tête en l’air (3)

Phobies

Vous vous souvenez de moi ? Margot Dubois ? Mais si, Margot tête en l’air ou miss catastrophe si vous préférez ! Désormais madame Delorme, puisque j’ai finalement épousé Noah, mon cher et tendre médecin. Il sait tout de moi : que j’aime profiter de la nature, qu’il faut un nuage de lait dans mon thé, que depuis que nous vivons ensemble, la vie est une fête perpétuelle pour moi et que je suis toujours aussi distraite et maladroite d’où ce « ma petite tête de linotte »  dont il m’affuble et qui dans sa bouche ressemble à un mot d’amour.

Nous sommes  si complémentaires que lorsque je commence une phrase, il la finit d’instinct et qu’à chaque éclat de rire de ma part, répond un éclat de rire de la sienne.

Quand je dis qu’il sait tout de moi, traduire par vraiment tout ! Même mes pires phobies. La nuit obscure me terrifie. Il me faut une veilleuse pour m’endormir. Je suis claustrophobe. Je suis sujette au vertige  au point que même monter sur un tabouret me fait trembler.

« Tout cela fait la femme que tu es et que j’aime, distraite, maladroite, oui, avec tes peurs mais aussi forte, courageuse, volontaire ! »  M’a-t-il rassurée, me portant aux nues juste avant de me faire tomber de très haut en me proposant une rando en montagne, en plein hiver, histoire d’observer l’hermine dans son milieu naturel avec un peu de chance. La trouille au ventre, j’ai accepté le défi.

Croyez-le ou non, au terme de l’ascension, j’étais une autre femme. La fin de ce périple merveilleux m’a réconciliée avec moi-même. J’accepte mes faiblesses, mes peurs et je suis prête à les vaincre ! Ça se fête non ?

31/01/2023

©A-M Lejeune

Proposition n°54

- Phrases :  Le petit théâtre de marionnettes - une forme de discrétion délicate - tout d’un coup - commencer une nouvelle vie - paysage par la fenêtre - une autre saveur - au début du printemps.

- Mots ou expressions : druide - tremblement - demeurer - présenter les armes - rater le coche.

- et/ou Thème : VIOLENCE

*

Renaissance

Éric était soldat de métier. De nombreuses missions sur des zones de conflit dans le monde, l’avaient confronté à la violence, la cruauté, la haine, la mort, le sang versé de trop de victimes innocentes. Il avait de plus en plus de mal à supporter le petit théâtre de marionnettes en treillis auquel il avait pourtant choisi d’appartenir. Des hommes et des femmes rompus aux combats, qui comme lui jusqu’alors, trouvaient naturel de présenter les armes  au nom de la paix qu’ils étaient supposés amener. Tuer pour pacifier, il ne le pouvait plus ! Demeurer soldat lui pesait tellement que tout d’un coup, il décida de commencer une nouvelle vie. Il ne voulait pas rater le coche de cette renaissance. Il voulait redonner une autre saveur, plus douce, plus paisible à son existence.

Doté d’une forme de discrétion délicate sous son apparence dure et austère d’adjudant chef, il n’avait jamais parlé  à quiconque du mal être qui le rongeait insidieusement, aussi, ce fut avec stupeur et tremblement que son unité apprit sa décision. « L’homme de fer », comme tous l’appelaient, allait quitter l’armée, pour devenir druide ! Incroyable ! Ce qu’il fit au début du printemps, symbole par excellence du renouveau.

Le paysage par la fenêtre, l’enchante et l’emplit de sérénité. Éric le druide est désormais apaisé et heureux

24/01/2023

©A-M Lejeune

NB : Qu'est-ce qu'un druide aujourd'hui ?

De nos jours, les traditions druidiques ont énormément évolué. À la question, qu'est-ce qu'un druide, Diane répond : « Être druide aujourd'hui, c'est honorer la nature, notre Mère la Terre et n'importe quelle culture présente dans votre cœur. La plupart d'entre nous sommes polythéistes ou panthéistes.

26 oct. 2021