• Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°74

    - Phrases : dépecé la jambe - gazon soigneusement tondu - sa tête entre ses mains - des bonnets tricotés à la main - la douceur de la nuit - le visage décomposé - cette époque de l’année.

    - Mots ou expressions : avoir la science infuse - à bâtons rompus – zigzaguer - stupeur - massacre

    - et/ou Thème Animaux

    Margot tête en l'air (6)

    Tonte, débroussaillage... Danger !

    Margot tête en l'air, vous vous souvenez ? Eh oui, c'est bien moi ! Il ne faut pas avoir la science infuse pour deviner que ma distraction continue à me jouer de mauvais tours. J'ai fini par me remarier vous savez et j'ai regagné la Métropole. Oublié le mari infidèle. Je vis avec Antoine dans notre petite exploitation agricole, entourée d'animaux, veaux, vaches, cochons, couvée....comme Perrette et son pot au lait. Plus trois chiens, quatre chats, une tortue et un lapin apprivoisé. Antoine travaille dur tout le jour alors nous nous retrouvons dans la douceur de la nuit.

    Lassée des bonnets tricotés à la main et autres pièces de layette pour notre bébé à venir, j'ai décidé qu'à cette époque de l'année, je voulais voir le gazon soigneusement tondu. Ni une ni deux, j'ai sorti la tondeuse toute neuve. Et me voilà à zigzaguer pour éviter le massacre de mes animaux de compagnie qui batifolent sans se soucier de moi.. Et hop, c'est fait ! Un petit coup de débroussaillage à présent.. Je m'attelle à la tâche tout en discutant à bâtons rompus avec le père François. Accoudé au muret, sa tête entre ses mains, il me regarde faire en riant sous cape. Evidemmment, pour qui me connaît, ce qui devait arriver, arrive, Une seconde d'inattention et à un poil près la débroussailleuse m'aurait dépecé la jambe. Du coup, j'en ai lâché l'outil dangereux et je me suis assise par terre pour me remettre de mes émotions. Le vieux birbe lui, rigole toujours au lieu de venir à mon secours ! Là-dessus, Antoine débarque ! Le visage décomposé il découvre avec stupeur sa femme enceinte de 6 mois, pâle comme un cadavre, affalée contre la haie sous le regard du vieux voisin hilare. Je vous prie de croire que le père François a pris un sacré savon ! Et moi aussi pour le coup !

    ©A-M Lejeune

     NB : Pour mémoire, retrouvez les épisodes de "Margot tête en l'air"  : Ici

     


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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°73

    - Phrases : seaux en fer blanc - les derniers rayons dorés du soleil - le brûlant soleil de midi - quai de chargement - le chemin de Compostelle - compagnons de fortune - respirer l’air chargé d’iode.

    - Mots ou expressions : modeste – pardon – calepin - se mettre martel en tête – sagement.

    - et/ou Thème : Photo

     

    Le photographe

    Sa dernière composition bien en vue dans l'allée centrale du salon très branché où il expose : une pyramide de seaux en fer blanc illuminée par les derniers rayons dorés du soleil sur le quai de chargement d'un gros port de commerce. Il a été bien loin de respirer l'air chargé d'iode de l'océan pour immortaliser cette œuvre, ça puait plutôt le fuel lourd à plein nez ! Que le riche galeriste qui commandite l'expo qualifie ce truc infâme de chef-d'oeuvre de l'art photographique, ça lui donne envie de gerber ! Cette faune de pseudo artistes où il évoluait jusqu'à présent comme un poisson dans l'eau, le fait gerber ! Il n'en peut plus d'obéir sagement à ses diktats. Désormais, il ne veut plus se mettre martel en tête pour respecter la mode du moment et se moque royalement de ne plus figurer dans le calepin doré de la jet-set ! Modeste photographe il était à ses débuts, modeste il veut redevenir ! En regardant cette ridicule pyramide en fer blanc, symbole de sa triste gloriole, il se demande mentalement pardon d'avoir à ce point trahi ses idéaux. .

    Et le voilà, lui, Simon Petit, sur le chemin de Compostelle, sous le brûlant soleil de midi, à mitrailler avec bonheur, ses compagnons de fortune. Pas d'exposition courue à son retour ! Non ! Juste le plaisir inégalable de voir leur mine réjouie quand il offrira à chacune et à chacun, l'album de leur merveilleux périple commun.

    ©A-M Lejeune

    Proposition N°73 de Nanou : Le photographe

    Photo personnelle de mon fils, Olivier, photographe amateur talentueux et passionné

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°72

    10 Mots : ravissante – battements – dague – chapelle – alambiquer – débarbouiller -proximité – suspendre – veiller – strictement.

    et / ou

    Mots anciens : brimborion – hommasse – faquin – moult – scrogneugneu – manant.

    Enguerrand

    Son seigneur le lui a juré, sa promise est ravissante. point trop fortunée mais de bonne famille, strictement élevée dans l'honneur et dans la foi, présente chaque jour à la chapelle à matines sonnantes.

    - Tu dois veiller avec la demoiselle, à ne point te comporter en faquin ou en simple manant. Tu es chevalier et dois en être fier ! Nul besoin pour autant d'alambiquer tes propos. La belle est cultivée mais simple. Avant toi elle a reçu moult propositions de *cuistres, qu'elle a dédaignées. Point ne devras non plus arriver chez elle avec un brimborion en guise de présent. Tu lui offriras cette dague ouvragée, qu'elle puisse se défendre quand tu pars guerroyer. Allez Enguerrand, cours te débarbouiller et vas quérir la main de Clorinthe, elle t'attend !

    Parvenu à proximité de la maison de sa future épousée Enguerrand sent les battements de son cœur redoubler. Le voici rendu. il toque à la porte. Scrogneuneu ! Où est la ravissante promise ? Celle-là est une espèce d'hommasse courtaude et mal embouchée. Il ne lui reste plus qu'à suspendre le salut courtois qu'il s'apprêtait à faire, puis à fuir à grands galops !  Son seigneur doit être en train de se gausser en l'imaginant pantois et piteux devant la rubiconde  Clorinthe !

    15/08/2023 ©A-M Lejeune

    *Cuistre : pédant qui étale avec vanité des connaissances souvent mal assimilées.

     

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°71

    - Phrases : une mèche fixée au gel - être floutée sur toutes les photos - le sac à linge sale - marcher sur le front de mer - un ciel chargé de brumes - un bouquet avec du raphia - fin de journée froide.

    - Mots ou expressions : panier à salade – transmettre – nœud – tenailler - jardin

    - et/ou Thème : IGNORANCE

     

    Maxime l'original

    L'ignorance de Mérédith concernant mon originalité n'était donc pas feinte. Si elle avait su peut-être m'aurait-elle balancé dans le sac à linge sale de ses relations avortées, avant même de penser à se commettre avec un olibrius tel que moi! Et si elle avait pu deviner ce qui l'attendait, elle aurait souhaité plus que tout au monde être floutée sur toutes les photos de nous deux qui ont été prises ce jour-là et largement diffusées sur les réseaux sociaux ! Hélas, je sens trop souvent le besoin de faire l'imbécile me tenailler et je n'y résiste pas !

    Je vous plante le décor de notre rapide rupture : une fin de journée froide, un ciel chargé de brumes, des tas de touristes en train de marcher sur le front de mer et moi, l'original de service qui me pointe à notre rendez-vous une mèche fixée au gel en accroche--cœur sur le front , un bouquet avec du raphia autour d'une botte de poireaux de mon jardin et grelottant parce que quasi à poil à part un gros nœud tricolore en guise de cache-sexe. Il faut ce qu'il faut tout de même ! Entre indignation et fou rire, les touristes m'ont largement mitraillé avant que le panier à salade n'interrompe cette "granguignolade" ! Rouge de honte et de fureur, Mérédith a déclaré aux gendarmes "Je ne connais pas ce cinglé ! Il est bon à enfermer !"

    J'ai tenté de lui transmettre toutes mes excuses par SMS mais elle ne m'a jamais répondu.

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n° 70

    - Phrases : être en bas de l’échelle - douleur à l’épaule - curieuse mésaventure - paysages d’une nature paisible - une main courante - un œil amusé et mélancolique - odorante fumée bleue

    - Mots ou expressions : regard – découvrir – hypothèse – doute – doucement.

    - et/ou Thème : REPOS

    Hélène (9)

    Questions et réponses

    Nous avons repris la route tranquillement. Je roule doucement pour ménager mon passager qui semble souffrir d'une douleur à l'épaule gauche. Les paysages d'une nature paisible me paraissent si beaux avec Hubert à mes côtés ! Une odorante fumée bleue s'élève d'une terrasse. Un barbecue printanier. Ça me donne faim d'un seul coup. Hubert pose sur moi un œil amusé et mélancolique. Ce regard mitigé m'émeut. Il me tarde de découvrir où il était pendant si longtemps. Ces quelques mois lui ont-ils paru aussi long qu'à moi ? A le voir si maigre, je ne pense pas qu'il ait trouvé le repos loin de moi ! Comme moi, il n'a pas dû dormir beaucoup et son sommeil n'a pas été paisible ni réparateur. Et pourquoi revenir en train alors qu'il est parti en voiture ? L'hypothèse d'une curieuse mésaventure est elle plausible pour expliquer la douleur lancinante qui le fait régulièrement masser son épaule ? Pourquoi mon aveu l'a-t-il fait fuir ? Lit il en moi le doute qui m'assaille et les innombrables questions qui me taraudent ? Sa voix interrompt le cours tumultueux de mes pensées

    -Être au bas de l'échelle, tu sais ce que c'est toi ma douce ! Je l'ai littéralement été quand Alice m'a quitté en m'annonçant froidement qu'elle avait préféré se faire avorter que d'avoir un enfant de moi. Je t'ai menti en minimisant le mal qu'elle m'a fait ! Ça m'a détruit. j'ai sombré dans la dépression, j'ai perdu mon boulot et sans mes parents, je pense que j'aurais fait de grosses bêtises. Alors quand tu m'a raconté tes avortements, ton opération... Mon rêve d'être père s'effondrait une fois de plus. Je... Je n'ai pas supporté. ! Pardonne moi.

    -Tu es tout pardonné mon cœur !

    Je comprend tant de choses d'un seul coup.

    -Et pourquoi es tu rentré par le train ? Qu'as tu fait de ta jeep ?

    - Au garage. Un abruti m'est rentré dedans et a filé sans demander son reste. J'ai quand même eu le temps de noter son numéro d'immatriculation avant de verser dans le fossé ! Une chance pour moi, j'étais à l'arrêt sur le bord de la route et il m'a heurté de côté ! J'ai eu du pot de m'en sortir avec quelques égratignures et une épaule luxée. J'ai déposé une main courante mais je n'ai encore aucune nouvelle de ce foutu chauffard !

    Tout s'explique finalement. S'il reste des zones d'ombre entre nous, nous avons désormais la vie devant nous pour les éclaircir. Après tant d'épreuves, notre amour sera invincible.

    FIN

     

     

     

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°69

    Phrases  : pencher d’un côté - une voix pleine d’espoir - sortir de la gare - recharger son téléphone - un œil inquisiteur - la couche de neige - des repas gargantuesques. 

    Mots ou expressions : surface – aquarium – proscrit – répondre – épuisement. 

    Et/ou Thème : Jardin  

    Hélène (8) 

    L'aveu

    J'ai parlé à Hubert. Le lendemain il est parti. 

    D'une voix pleine d'espoir, je lui ai livré mon plus noir secret. Un œil inquisiteur posé sur moi, il m'a écoutée sans m'interrompre. A la fin de mon aveu il s'est levé sans dire un mot. Il paraissait calme en surface mais il bouillait intérieurement, je le sentais bien. Il s'est installé pesamment au volant de sa vieille jeep. Il a démarré et il est parti.

    J'ai pleuré jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à manquer d'air comme un poisson hors de son aquarium. Puis j'ai décidé de réagir. Je l'ai appelé. En vain. Soit il avait encore oublié de recharger son téléphone, soit, plus sûrement, il refusait de me répondre. Le pardon est il proscrit pour ce que j'ai commis ?

    Alors je suis allée voir ses parents. Leur propriété horticole est un immense Jardin d'Eden rempli de fleurs. Que ce soit dans les serres ou en plein champ, leurs ouvriers s'affairent tel un essaim d'abeilles industrieuses. Ils n'ont rien pu me dire. Ou ils n'ont pas voulu. Je les ai laissés à leur Paradis odorant et coloré. En désespoir de cause, j'ai questionné Mélissa. Elle non plus ne savait rien. L'automne est venu. Sans nouvelles d'Hubert, je me morfonds. Je n'ai plus goût à rien. Je me tue au travail pour oublier.

    L'hiver est là avec le froid et les premiers flocons. La couche de neige persistante me prive de sortie. Je n'aime pas conduire par ce temps. Je rumine sans fin les terribles aveux qui ont fait fuir Hubert. Deux avortements, l'un a 16 ans, l'autre à 18, suivis d'une opération qui m'empêchera à jamais d'être mère.

    Le printemps est revenu. Ce matin, j'ai reçu un appel inespéré :"Je suis de retour. Veux tu encore de moi ? J'arrive par le train de 11 heures."

    Je suis là à l'attendre, le cœur battant. Je le vois sortir de la gare puis se pencher d'un côté et de l'autre, l'air un peu perdu. Il repart vers la gare et en revient avec son sac à dos. Où qu'il se soit réfugié, il n'a pas dû faire des repas gargantuesques, parce qu'il a beaucoup maigri. J'ai envie de pleurer. il m'a vue et se dirige vers moi d'un pas hésitant. Moi, je cours. Il ouvre grand les bras et me recueille contre son torse.

    - Pardon ! L'entends-je murmurer.

    ©A-M Lejeune

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  • Proposition n°68

    - Phrases : quelle joyeuse douceur ! - Au-delà - une sonnerie de téléphone - garder l’esprit clair - un joyeux tintamarre - ouvrir son cœur - c’est le prix à payer.

    - Mots ou expressions : transformer – obéir – rideau – bouche - être sous la coupe de 

    - et/ou Thème : Mensonge.

    Hélène (7) 

    Adieu mensonge. 

    Quelle joyeuse douceur ce matin! Rien de tel pour garder l'esprit clair et pour ouvrir son cœur tout grand. Je le dois à ce gentil géant qui a su me transformer sans même s'en rendre compte. Plus de mensonge entre nous ! Plus de rideau noir pour occulter ces tristes vérités qui m'empoisonnent. C'est le prix à payer pour être libre, enfin ! Je ne veux plus être sous la coupe de la femme vénale que j'étais du temps où je m'appelais Léonora Duncan. Quand j'y repense, toute ma vie d'alors n'était qu'un éternel mensonge. Les mots qui sortaient de ma bouche ressemblaient en permanence à des répliques de film. Même s'il sait qui je suis ou du moins qui je fus, Hubert ne connaît de moi qu'Hélène Marchand. C'est Hélène qu'il couve d'un regard tendre quand il croit que je ne le vois pas...Au-delà de mon champ de vision, une sonnerie de téléphone retentit, puis j'entends la voix étonnante de mon cher associé qui répond à l'interlocuteur invisible. Dans les arbres alentour, les oiseaux se livrent à un joyeux tintamarre...

    Hubert, mon adorable Hubert ! Je vais obéir à cette voix qui me souffle que tu es l'homme de ma vie. Et je te dirai la vérité, toute la vérité, rien que a vérité ! Adieu mensonge !


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