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    Valse des mots n°3

    Étoile – Rêve – Mystère – Voyage – Liberté – Harmonie – Espoir – Passion.

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    La valse des mots

    Il y en a des mots qui valsent joliment

    Qu'en rimes on les danse ou simplement en prose !

    Quand la plume inspirée sur la page les pose,

    Ils disent un à un le rêve, le tourment,

     

    Le mystère, l'espoir, l'harmonie d'un moment

    La passion qui soudain dans notre cœur explose,

    Les mots d'amour qu'on tait, le parfum d'une rose

    La liberté perdue, les souvenirs d'enfant .

     

    La beauté d'une étoile dans le firmament

    Les projets de voyage, l'envie d'autre chose,

    Tous ces désirs secrets que dans la page on ose

    Avouer sans la crainte d'un pieux jugement.


    Je les aime ces mots qui valsent joliment

    Quand ma plume inspirée sur les lignes les pose,

    Qu'en rimes je compose ou que j'écrive en prose

    Ils disent qui je suis, sans bruit, tout simplement.

    ©A-M Lejeune

    22/07/2024


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    - Phrases : faire la bombe - tirer des plans sur la comète - yeux de merlan frit - mordre la poussière - des clous ! - y aller franco - c’est la fin des haricots.

    - Mots ou expressions : carnage – atmosphère - un panier percé - faire la mijaurée – tronçons

    - et/ou Thème : Haine

    Gabriel Delarue

    Ahhhh ! J'ai la haine, j'ai la haine ! Quand je vois Julie, mon ex faire la mijaurée au bras de ce grand dadais de Xavier de Rochebois qui la regarde avec des yeux de merlan frit, ça me fout grave le seum ! Je n'irais pas jusqu'à faire un carnage mais qu'est-ce que j'aimerais lui faire mordre la poussière à ce prétentieux de la haute qui ma piqué ma meuf et l'a transformée en cette greluche sapée comme une rombière coincée du c.. dans sa longue robe blanche fermée jusqu'au cou ! J'aimerais pouvoir y aller franco et écraser sa tronche de cake à coups de poings ! Je rêve de faire voler en éclats l'atmosphère guindée de ce mariage de bourges ! Des clous ! Il me reste quelques tronçons de bon sens ! Assez pour savoir que c'est la fin des haricots pour moi si je fous la pagaille dans cette cérémonie à laquelle j'assiste incognito ! C'est qu'on ne m'a pas à la bonne dans ce monde-là !  Pour eux Gabriel Delarue (eh oui, ça ne s'invente pas), ressortissant de la Cité Nord, est une quantité négligeable. Pas le genre de mec qu'un Xavier de Rochebois fréquente ni le genre de quartier où il met les pieds ! Non, Monsieur gravite dans le faubourg le plus huppé de la ville ! Comment il a pu rencontrer ma Julie et me la souffler, ça je me le demande encore et la rage me reprend avec l'envie de tout casser !   Mais pas la peine de tirer des plans sur la comète ! Je vais remballer le peu de dignité qu'elle m'a laissé en me quittant et me tirer sans attendre qu'elle ait dit oui ! Je vais essayer d'oublier cette nana qui aimait tant faire la bombe avec moi ! Elle dépensait mon pognon sans compter, un vrai panier percé, je vous jure ! Mais je l'aimais à en crever ma Julie Rabouille ! Pour madame de Rochebois, je n'ai que de la haine.

     


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     J'ai rassemblé les deux derniers défis en un seul texte
     
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    Valse des mots
    Je vous propose, pendant mes vacances, de faire valser quelques mots :
    - Aimer - Faible - Bizarre - Noir - Nom - Libre - Gagner - Espoir - Égalité

    Proposition n°93
    - Phrases : une étrange bousculade - un étrange moment - de place en place - je vous en supplie - exclusion sociale - je suis désolé - les rayonnages de la bibliothèque.
    - Mots ou expressions : au pied de la lettre – illusoire – convoiter – langue – remercier.
    - et/ou Thème : Émotion
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    A coupable, coupable et demi...
    Je viens de sortir un peu étourdi d'une étrange bousculade et d'un étrange moment aussi pour le coup. De place en place, dans les rues  et jusqu'au perron de la mairie, une foule indignée s'est mise en mouvement ! Nom de nom que c'est bizarre de voir les habitants de ma ville habituellement si paisibles marcher le poing levé, mus par la même émotion, soulevés par la même colère, animés par le même espoir que justice leur soit rendue ! Oui, c'est bizarre et ce mot  à prendre au pied de la lettre,  peut paraître faible face à cette vindicte populaire au lendemain du jour noir où les rayonnages de la bibliothèque ont été renversés, des livres déchirés ou brûlés et ce lieu de la culture pour tous abominablement saccagé. Je comprends leur légitime révolte au regard de ce que des mains criminelles ont fait subir à ce lieu d'accueil qui ne connaît pas l'exclusion sociale. Car enfin, notre bibliothèque locale est ouverte à tous et a toujours fait honneur à la belle devise de notre pays : "Liberté, égalité, fraternité". Chacun est en effet libre d'y entrer d'y choisir un livre, de le lire sur place où de l'emprunter gratuitement pour une durée de deux semaines maximum. Je suis désolé mais comment puis-je leur dire qu'il est illusoire de croire que ce saccage odieux n'est dû qu'à la malveillance ou à la bêtise d'une bande de jeunes aussi incultes que désœuvrés ! J'ai beau ne pas trop aimer l'incivilité notoire de certains de ces "gamins" qui traînent à longueur de journée dans la rue, je n'aime pas d'avantage la langue de vipère d'une bonne partie de mes concitoyens qui les accusent du pire uniquement parce qu'ils sont jeunes ! Je soupçonne plutôt l'un de nos plus riches résidents, d'avoir beaucoup à gagner à la destruction de ce local qu'il ne cesse de convoiter et dont l'espoir a été douché quand son offre d'achat a été poliment mais fermement refusée !
    "Je vous en supplie, ne vous trompez pas de coupable ! " Ai-je envie de crier à tous ces braves gens qui vocifèrent. Mais ils ne m'écouteront pas ! "Je suis leur maire, certes, cependant ils ne me croiront pas si je leur dis que c'est mon propre père qui a commandité le saccage pour parvenir à ses fins !
    Sauraient-ils me remercier si je leur avouais la vérité ? J'en doute !

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°92

    - Phrases : étroitesse de son bureau - partir à vau-l’eau - planter son piolet en avant - rai de lumière - efforts infinis - la plus désaltérante du monde - percer le soleil.

    - Mots ou expressions : Mi-figue mi-raisin – ouf – serrer – finale – Petit-déjeuner.

    - et/ou Thème : Fleurs

    Jeanne (2) Franchir la barrière de sommets...

    Ouf ! Ça y est ! Elle l'a franchie la barrière de sommets qui lui bouchait l'horizon. Elle a quitté l'étroitesse de son bureau, ce travail qui lui plaisait mais dont son patron avait fait un enfer au point qu'il lui fallait déployer des efforts infinis pour tenir le coup. Elle a osé faire ce pas en avant pour que son existence cesse de partir à vau l'eau.

    Quand elle s'est enfin décidée à avouer la vérité à son mari, un rai de lumière a d'abord troué l'obscurité du puits noir où elle s'enfonçait. Puis son amour, sa patience infinie, sa compréhension lui ont donné des ailes qui l'ont aidée à remonter et  à prendre son envol pour aller percer le soleil. Non seulement elle a dénoncé publiquement les agissements de son porc de patron mais elle a porté l'affaire en justice. Sa parole a libéré celle des autres secrétaires dont certaines avaient eu à subir plus que des attouchements dans les coins. Elles ont ajouté leur témoignage au sien. Face à ces accusations en chaîne, le saligot qui avait du beau monde des médias télévisés dans sa poche, a déclaré mi figue-mi raisin lors d'une interview que si ces dames ne s'étaient pas plaintes de ses "services" avant, c'est qu'elles étaient consentantes !

    "Vous avez confondu sévices et services !" dira le juge lors du procès. La finale attendue de ce match rien moins qu'amical entre le gros ponte du cabinet d'expertise comptable et son "cheptel" féminin comme il aura le front de les baptiser, sera remportée par les plaignantes. Il était tellement sûr de lui qu'il gardait les trophées de ses exploits dans un coffre de son bureau : petites culottes, soutien-gorge,  le tout étiqueté au nom de ses proies et avec des notes de 1 à 10. Il y avait aussi des vidéos des viols qu'il commettait en menaçant ses victimes de renvoi si elles parlaient ! Lui qui s'engraissait allègrement sur le dos de ses employés, il allait devoir se serrer la ceinture en prison désormais !

    Voilà un mois que chaque matin, Michel dépose un bouquet de fleurs sur la table du petit-déjeuner quelle avale avec un appétit retrouvé. Des roses rouges pour se faire pardonner de n'avoir rien vu ." Arrête ! Lui a-t-elle dit il y a une semaine ! Nous avons du retard de vacances ! Emmène moi à notre montagne, en cette époque de l'année, des fleurs il y en a à foison mon amour ! Tu te souviens qu'on y boit l'eau la plus désaltérante du monde ! C'est de ça dont j'ai besoin pour tout oublier !"

    Et la voilà, heureuse et libérée, à planter son piolet en avant sur la paroi pas trop difficile que son cher mari plus aguerri a choisie pour elle. Cette fois, elle va la franchir pour de bon la barrière de sommets dentelés

    ©A-M Lejeune

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°91

    - Phrases : explication inintelligible - longues nuits d’insomnie - barrière de sommets -dentelés - du pain grillé - tissu clair - serviette en tissu - un regard interrogatif.

    - Mots ou expressions : au bout du rouleau - avoir les yeux plus gros que le ventre – ange – libellules – chaude.

    - et/ou Thème : Harcèlement

    Jeanne

    Jeanne est au bout du rouleau et ses longues nuits d'insomnie ne l'aident pas à récupérer. Chaque matin elle se lève plus fatiguée que la veille et chaque jour représente pour elle une barrière de sommets dentelés infranchissables. Elle s'efforce de faire bonne figure pour que son mari continue à ignorer ce qui lui arrive.

    C'est dimanche. Aujourd'hui elle ne travaille pas, pourtant elle s'est levée tôt, par habitude. Après une douche chaude, elle noue une moelleuse serviette en tissu autour de ses cheveux mouillés puis elle est descend rejoindre Michel dans la cuisine. Il a préparé le petit déjeuner : du pain grillé, du beurre, des croissants, de la confiture . Loin de la mettre en appétit, toutes ces odeurs, l''écœurent. Un bref étourdissement la fait stopper au milieu de l'escalier. Elle s'agrippe à la rampe, les jambes flageolantes. Ce ne sont pas des mouches qui volent devant elle mais des libellules !

    Avoir les yeux plus gros que le ventre, elle ne sait plus ce que c'est depuis longtemps. C'est blanche comme un linge qu'elle parvient à la cuisine. Sur la table, Michel a étalé une nappe en tissu clair. Jeanne ne saurait même pas dire si ce sont des fleurs ou des oiseaux qui la décorent. La voyant vacillante, il lui jette un regard interrogatif :" Ça ne va pas mon ange ? Mal dormi ?"

    Entre deux bâillements, elle lui sert une explication inintelligible. Il s'en contentera !

    Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'elle osera lui avouer que depuis trois mois maintenant, son patron la harcèle, ne perdant pas une occasion de la coincer dans les couloirs, puis de la tancer vertement devant ses collègues de bureau sous n'importe quel prétexte, juste parce qu'elle a le front de refuser ses avances !

    A ce rythme, elle ne tiendra plus longtemps !

     

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°90

    - Phrases : rouler au pas- motifs délavés - la veille au soir - décoration raffinée mais si sobre - passer en tête de cordée - pineraie froide et silencieuse - indéfectibles supporters.

    - Mots ou expressions : rose – automne – apocalyptique – inaccoutumée – happer.

    - et/ou Thème : Coup de foudre

     

    Premier de cordée

     

    Ce roman de Roger Frison Roche qui trône dans la bibliothèque familiale, Jérôme l'a tant de fois lu et relu qu'il s'est totalement laissé happer par le personnage de Pierre, au point de vouloir un jour lui ressembler. A lui et plus encore à son père, guide de haute montagne, qu'il vénère. Dès qu'il en a eu l'âge, il a commencé à le suivre dans ses courses. Il a tout appris de lui !

    La veille au soir, ils se sont assis ensemble dans le salon à la décoration raffinée mais si sobre. La tapisserie aux motifs délavés par le temps n'a pas changé depuis son adolescence. Du rose, du vert, des fleurs...Tout ce qu'aime Marguerite, sa mère, tout ce que déteste André Brénaz.

    En le regardant, Jérôme a soudain pris conscience qu'il avait vieilli. Depuis quand l'automne s'est il invité dans le corps de ce solide montagnard ? Depuis quand la neige hivernale parsème-t-elle sa tignasse indisciplinée ?

    D'une manière totalement inaccoutumée, le silence planait entre les deux éternels complices. Puis, d'un seul coup, la voix tonnante d'André a déchiré ce voile opaque. "Je raccroche les crampons fils ! Parkinson ! Désormais, c'est toi qui va passer en tête de cordée ! Tu as d'indéfectibles supporters, avec eux derrière toi, tu feras ça aussi bien que moi ! "

    Cette annonce lui a fait l'effet d'une bombe apocalyptique. Il en a oublié de parler de son tout récent coup de foudre pour Paola, la fille du meilleur ami de son père, guide de montagne comme lui.

    Ce matin la mort dans l'âme il traverse lentement la pineraie froide et silencieuse sans rien voir des sommets qui se profilent au loin. Il a peu et mal dormi alors rouler au pas lui semble plus prudent. Il sait depuis toujours qu'il est appelé à succéder à son père. Il s'en réjouissait même, jusqu'à hier soir mais devenir premier de cordée à ce prix c'est vraiment cruel et injuste !

    ©A-M Lejeune

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    NB : voir lien Premier de cordée

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  •   Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°89

    - Phrases : des trajectoires élégantes - le bruit des piécettes - technique plus subtile - un parcours labyrinthique - être à quatre pattes - un sommeil pesant et comateux - extrémité du trottoir.

    - Mots ou expressions : faux jeton – articulation – confortable – cartouche – bâtiment.

    - et/ou Thème : Campagne

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    Le mendiant

    Autrefois, je vivais à la campagne. J'étais employé dans une belle et grande ferme entourée de bois et de prairies verdoyantes. Bien sûr, j'étais debout au chant du coq mais j'avais dormi au chaud dans le bâtiment réservé au personnel où comme chacun, je bénéficiais d'un lit confortable. Sitôt levé et lavé, j'avalais un solide petit déjeuner puis je  filais heureux à mon ouvrage quotidien : changer la paille des étables, nourrir les vaches, les traire, les mener au pré... Et tant d'autres tâches que j'effectuais le cœur léger sans jamais regimber. Alors comment en suis-je arrivé à être à quatre pattes dès que j'entends le bruit des piécettes qu'on me jette, tout ça après m'être péniblement sorti d'un sommeil pesant et comateux d'ivrogne ?

    Ce fut loin d'être un parcours labyrinthique ! Il a juste suffi qu'un faux-jeton qui se prétendait mon ami, me fasse miroiter les plaisirs de la vie dans la Capitale ! Il n'a pas eu besoin d'une technique plus subtile pour me convaincre, croyez-moi ! Je l'ai suivi sans réfléchir à ce que je quittais, d'avance ébloui par l'existence fastueuse et facile qu'il me promettait. J'ai eu tôt fait de brûler la dernière cartouche de mes économies honnêtement gagnées.

    Et me voilà à 40 ans, à la rue, pauvre loque humaine, condamné à mendier chaque jour pour ma dose de pinard et pour manger un peu à seule fin de survivre. Mon vieux faux pote a mal fini, ses cambriolages l'ont conduit en taule à Fleury-Mérogis.

    L'articulation de mon genou droit démoli au cours d'une rixe, me fait un mal de chien. A l'extrémité du trottoir où, avachi, je cuve ma mauvaise vinasse de la veille, je guette d'un œil morne les simples passants pressés et les touristes en visite. Je les vois esquisser des trajectoires élégantes pour éviter la faune loqueteuse des mendiants de Paris ! Ce n'est pas encore aujourd'hui que je mangerai à ma faim et que je boirai tout mon soûl pour oublier. Ô ma campagne sereine et verdoyante, comme tu me manques !

    A vot'bon cœur m'sieurs dames !

     

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