***

Je ne pouvais pas ne pas remettre cet acrostiche écrit en 2009

Cicatrices

Coups bas au cœur, cris sourds de l’âme

Invisibles blessures aux regards cachées…

Combien de maux, combien de drames

Avons-nous tus, sombres douleurs inavouées ?

Tombent les croûtes de nos plaies

Raccommodées tant bien que mal au fil des jours

Il reste en nous à tout jamais

Ces longues marques boursouflées des secrets lourds

Et noirs, qu’aux autres nous cachons

Sous le masque d’oubli, qui voit nos cicatrices ?

 ©A-M Lejeune

***

Sur fond noir de chagrin,

Le  coeur blessé  souffre sans fin

Sous les pansements et les points de suture

Ses déchirures

Saignent en silence...

Seul l'amour peut le guérir

17/04/2024

Regarde, dit l'enfant

Regarde dit l'enfant, regarde je suis grande

Je ferai tout pour toi si tu me le demandes

Je peindrai l'arc-en-ciel au-dessus des nuages

Je sècherai les larmes sur ton doux visage.

Ne pleure plus maman, le soleil reviendra;

Pour un autre papa, un jour ton cœur battra.

Je voudrai bien de lui s'il sait te consoler

Du départ de celui qui vient de nous quitter.

Moi aussi tu le sais j'ai beaucoup de chagrin

Et si je guette encor son pas sur le chemin

En espérant en vain que vers nous il revienne,

C'est de te voir si triste que j'ai tant de peine.

Regarde-moi maman, vois comme j'ai grandi !

Trop vite sûrement depuis qu'il est parti.

Dans notre ciel tout gris j'ai peint un arc-en ciel

Qui dit que mon amour pour toi est éternel.

©A-M Lejeune

 J'avais tout juste 8 ans en juillet 1959, quand notre père s'est noyé en Baie de Somme, lors d'un voyage des pompiers du village. Maman a failli se noyer elle aussi et  a été sauvée de justesse par un jeune homme courageux dont nous n'avons jamais su le nom. Papa avait 35 ans, maman 32  quand elle s'est retrouvée  seule avec nous, sa marmaille : Jean-Claude, Jean-Pierre, Anne-Marie, Marie-Lise, Evelyne, Sylviane envolée en janvier 1960 et Jean-Marie le tout petit dernier.  Elle ne s'est jamais vraiment remise de cette perte et n'a jamais refait sa vie même si quelques "papas" potentiels  ont traversé notre existence pendant quelque temps.

Comme la petite fille du poème, j'ai souvent espéré qu'elle retrouverait l'amour et le bonheur.

C'est pour elle que je l'ai écrit, inspirée par  cette image trouvée sur Pinterest. Pourtant je vous assure qu'en la choisissant pour vous dans mon fichier, je ne savais pas encore ce que j'allais écrire. C'est en la regardant longuement, indécise que je me suis imaginé être cette petite fille sur son tabouret, prête à tout pour rendre le sourire à sa maman. Et tout le reste m'est venu . Parce que je l'ai été cette petite fille ! Tant que j'ai pu, j'ai été là pour ma mère . Tout comme mes deux  grands frères qui l'ont soutenue, l'empêchant de rejoindre notre père plus d'une fois . Ce père dont l'aîné a  endossé le rôle pour les plus petits.

Quand elle est partie à son tour en septembre 2011, tous ses enfants étaient réunis autour d'elle, ultime arc-en-ciel d'amour pour elle.

Protéger et chérir notre Terre

C'est la meilleure façon de protéger ses enfants

Car la Terre est notre Mère à tous.

***

Lassitude maternelle (2009)

Prenons garde, enfants de la Terre

Qu’un jour, lasse de notre engeance

Notre si bonne et vieille Mère

Ne punisse notre insouciance.

Elle sait montrer ses colères

Quand se réveillent ses volcans

Ou que des vagues meurtrières

Déferlent de ses océans.

Craignons ses tempêtes de rage,

Ses tsunamis, ses ouragans,

Ses trombes d’eau et ses orages,

Le moindre de ses tremblements.

Ce ne sont pas signes d’humeur

D’une marâtre capricieuse

Mais seulement les cris du cœur

De notre Terre si précieuse.

Elle est immense et nous ne sommes

Qu’humbles poussières, vermisseaux…

Prenons bien garde nous les Hommes,

Elle pourrait d’un soubresaut

Éliminer de sa surface

Ces petits êtres si peu sages

Si un beau jour elle est trop lasse

De subir sans fin leurs outrages.

©A-M Lejeune

Assise encore

Au bord de ta vie,

Jeune fille tu regardes  devant toi

Au loin le temps qui coule.

Mais au-delà du cadran,

Après  toi il continuera

De battre la mesure.

Combien de larmes pour faire un océan de chagrin

Et combien d'arc-en-ciel pour sécher le flot des pleurs ?

Le soleil revient toujours mais les larmes versées

Continuent de se mêler aux vagues de l'amer..

Message perdu sur les vagues de l'amer.

Atteindra-t-elle l'île lointaine

La bouteille à la mer ?

***

Un poème écrit pour une autre bouteille à la mer

Bouteille à la mer

J’ai jeté à la mer

Mon cœur amer

Dans une bouteille en verre

Vert.

Une bouteille emplie d’airs

Et de chansons nostalgiques

Avec mon cœur j’ai mis

Aussi

Un morceau de papier

Plié

Griffonné…

Papier mâché

Froissé

Comme mon cœur

Blessé

J’y ai tracé

Des mots sucrés

Givrés,

Des mots salés

De larmes,

Des mots criés

Vacarme

Et des pensées

Aussi sombres que le ciel

Au- dessus de la mer

Amère.

Un orage cruel

S’est levé

Ma bouteille à la mer

Emplie d’airs

Et de mots

Et de larmes

Avec mon cœur s’est brisée

Contre les rochers…

Rien n’est resté

De mon message

Qu’une page

Détrempée

Par la mer avalée.

(2009)

©A-M Lejeune