Prenez une histoire simple comme un conte pour enfant et racontez-le sous l’angle d’un autre personnage. Par exemple, l’histoire de Cendrillon, en la racontant du point de vue de Javotte et d'Anastasie ou le petit Chaperon Rouge du point de vue du loup....

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Blanche-Neige

Je danse et danse sans fin...

J'avais enfin réussi à me dégoter un mari des plus convenables en la personne de ce roi veuf, bien qu'il fût déjà nanti d'une fille affublée du prénom ridicule de Blanche-Neige.  C'était encore un bébé qui ne pouvait faire de l'ombre à mon incomparable beauté. Et puis je n'avais pas à m'en occuper, une nourrice s'en chargeait que j'avais choisie moi-même après avoir chassé l'autre, bien trop mignonne à mon goût.

Chaque jour, mon miroir qui ne ment jamais, me disait que j'étais la plus belle femme du royaume. Pendant ce temps-là l'insignifiante gamine grandissait hors de ma vue. Elle était très sage selon son père mais peu m'importait ! Je déteste les enfants. Particulièrement celle-ci qui rappelait par trop sa défunte femme à mon royal époux. 

Vint le jour fatal où mon miroir m'annonça qu'il y avait désormais plus belle que moi en mon royaume. Blanche-Neige me surpassait. De rage, j'aurais pu briser ce foutu miroir magique ! J'ai trouvé plus à propos de le garder et de me débarrasser de ma jeune rivale. Je me moquais bien qu'elle fût la fille du roi ! Pour autant, il ne devait pas me soupçonner ! Un jour que la greluche se promenait dans les bois alentour, j'envoyai un chasseur chargé de la tuer et de me ramener son cœur et son foie. Ce qu'il fit. En tout cas je le crus en dévorant avec délice les preuves de ce crime parfait ! Comment aurais-je pu deviner qu'il n'avait tué qu'un marcassin et que ma maudite belle- fille avait été recueillie par une bande de nabots au lieu de mourir dévorée par les bêtes sauvages. Je n'aurais jamais dû faire confiance à ce freluquet trop sensible !

Blanche-Neige censément éliminée, pour mon miroir, j'étais de nouveau la plus belle. ! Jusqu'au jour où il m'apprit l'impensable vérité. Cette satanée princesse était toujours vivante et toujours plus belle que moi !

Plus question de me faire avoir ! Je décidai donc de la tuer moi même ! Par deux fois j'ai tenté le coup sans succès ! Déguisée en vieille et laide marchande de colifichets, ce qui est le comble pour moi, je me suis rendue à la misérable masure des 7 nains pendant qu'ils étaient au boulot et ho et ho ! D'abord je lui ai vendu de jolis lacets de couleur pour son corset. Je les ai serrés si fort qu'elle s'en est étouffée. Mais les nains sont rentrés plus tôt que prévu et l'ont sauvée. .Évidemment, j'ai su rapidement par mon miroir, qu'elle avait survécu. Alors, j'y suis retournée et je l'ai coiffée avec un peigne empoisonné. Raté une nouvelle fois ! Je les hais ces horribles petits hommes !. Le troisième essai fut le bon. La pomme que je lui ai tendue, ,je l'ai croquée d'un côté pour la mettre en confiance,  avant de l'inviter à en faire autant du côté bien rouge et bien chargé de poison ! Et paf la donzelle trop belle ! Les nains n'ont rien pu faire !

Ces pauvres idiots l'ont mise dans un cercueil de verre. au sommet d'une colline. Pour eux, elle avait l'air plus endormie que morte ! Hélas pour mes plans, il y a toujours un Prince Charmant prêt à secourir les princesses en détresse. Celui là ne faillit pas à la tradition. Fou amoureux au premier regard, il la voulait sa belle endormie alors il demanda aux nains la permission d'emporter le cercueil de verre. Lors du transport, l'un des porteurs trébucha sur une grosse racine, le cercueil tomba et le morceau de pomme resté coincé dans la gorge de Blanche-Neige se décoinça ! Du coup elle se réveilla. Le prince lui demanda illico de l'épouser. Cette oie blanche indécrottable accepta les yeux fermés ! Or, ça je l'ignorais parce que pour je ne sais quelle obscure raison, mon miroir était resté silencieux.

Bien sûr, en tant que reine du royaume voisin, je fus invitée à la noce. C'est avec horreur que je découvris le visage de la jeune épousée, ma rivale, belle comme le jour et blanche comme neige en me reconnaissant elle aussi !

Voilà pourquoi depuis, prisonnière de mes souliers de fer chauffés au rouge, je suis condamnée à danser jusqu'à ce que mort s'ensuive.