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Cou double…

J’ai devant moi le compte-rendu des deux derniers meurtres singulièrement similaires qui ont eu lieu à une semaine d’intervalle dans de notre ville sans histoire : deux personnes totalement différentes, assassinées quasiment de la même façon.

Le premier, Paul Boulin 50 ans, a été retrouvé lundi dernier à 9h30, dans l’arrière-boutique  de sa boucherie, égorgé, étendu sur son étal, les yeux crevés, la bouche fendue  jusqu’aux oreilles, les deux mains coupées croisées sur l'abdomen, refermées sur le manche du couteau de boucher qui a vraisemblablement servi à le tuer. Sur son front était cloué un message. Une citation tirée de Hamlet, de Shakespeare « On peut sourire et sourire et pourtant être un scélérat »

Le deuxième, Bertrand Malapart, musicien de son état, 48 ans, a eu la gorge littéralement tranchée par une corde du piano sur lequel on l’a retrouvé mort hier matin. Lui aussi avait les yeux crevés, la bouche fendue en une macabre parodie de sourire et les mains coupées, croisées sur l'abdomen, posées sur une partition  de « Roméo et Juliette ». Cloué sur son front, le même message que chez Paul Boulin.

D'après les premières conclusions du médecin légiste, la mise en scène des deux meurtres a été effectuée post mortem.

Si ce n’est le mode opératoire identique, rien de commun chez nos deux victimes. Un petit boucher de banlieue rue des Roses et un musicien de renom, boulevard Henri Dunan, le quartier huppé de la ville. Dans les deux cas,  aucune trace de lutte ni d’effraction, aucune empreinte, aucun indice. Vous vous y mettez dare-dare. Faites-moi parler le voisinage, les amis, la famille des deux victimes ! Il est urgent de résoudre au plus vite cette énigme avant d’avoir un troisième meurtre sur les bras ! Parce que si rien ne relie les deux affaires, nous avons peut-être un tueur en série en liberté !

16/12/2021

©A-M Lejeune