• Nanou-Atelier d'écriture

    Nanou-Atelier d'écriture

    Pour l'Atelier d'écriture de Nanou,

    Laissez libre cours à votre imagination en utilisant les phrases, mots, expressions et thèmes proposés, sans les modifier

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    Proposition N°86

    - Phrases : Tessons de verre - des bribes de conversation - chaque fin d’année - une garde à vue - rentrez vite chez vous - luxe raffiné - caméras de surveillance.

    - Mots ou expressions : avoir deux de tension – paisiblement – escalader – humble – mordre.

    - et/ou Thème : Eau

    Nathan (2)

    Il pleut des cordes mais Nathan ne s'en rend pas compte. Il dort paisiblement. Dans le luxe raffiné de l'entreprise où il est sensé veiller toute la bruit, anesthésié par les senteurs capiteuses de parfum, il a fini par se laisser mordre par la fatigue. Avoir deux de tension n'est pourtant pas dans ses habitudes mais plus le temps passe, plus chaque fin d'année est difficile à vivre pour le veilleur de nuit quinquagénaire. Elle est loin l'époque où au terme de sa journée de travail, on lui disait "Rentrez vite chez vous, votre femme doit vous attendre !". Lasse de l'attendre justement, Adèle l'a quitté quand il était garde du corps, toujours par monts et par vaux, sans horaires fixes. Ils n'ont pas eu d'enfant et il n'a jamais cherché à se remarier. C'est donc la mort dans l'âme qu'il regagne chaque matin son humble appartement.

    Pour l'heure, oublieux de la règle d'or des veilleurs de nuit, Il dort et rêve. Il est au bord de la rivière de son enfance, les pieds dans l'eau , bienheureux. Ici plus rien de mauvais ne peut l'atteindre. Le bruit du courant l'apaise. Il aime le chant de l'eau vive. Celui des vagues, des ruisseaux, des cascades. C'est tout cela qui le berce dans son sommeil. Il perçoit bien des bribes de conversation mais ça ne le réveille pas. Il n'a pas entendu les cambrioleurs escalader le haut mur au mépris des tessons de verre qui le hérissent. Interrogé par la police, il ne se souviendra pas qu'il a oublié d'activer les caméras de surveillance comme il est sensé le faire au début de son service. Soupçonné de complicité pour le vol de plus d'un million d'euros de flacons de parfums de prix, il a subi des heures d'une garde à vue humiliante. Blanchi, il a néanmoins été renvoyé pour faute grave. De retour chez lui. Il a rempli un grand verre d'eau et l'a avalé d'une traite avec une dose mortelle de barbiturique.

    Il y a parfois des histoires tristes et celles-là aussi, il faut pouvoir les raconter.

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    Proposition N°85

    - Phrases : veilleur de nuit - tourner les talons - tout va très bien - la table de chevet - les flocons de neige - ventre flasque - un défilé de métiers.

    - Mots ou expressions : mettre sur la sellette – vitamines – localiser – somnoler – amertume.

    - et/ou Thème : Politique

     

    Nathan

    Nathan est veilleur de nuit dans une grande entreprise de parfums de luxe. Au cours sa vie d'actif déjà bien remplie, il y a eu un défilé de métiers assez impressionnant. Pour n'en citer que quelques uns, il a été saisonnier agricole, charcutier, pion dans un lycée...Juste avant l'emploi qu'il occupe aujourd'hui, il était garde du corps d'un important homme politique et n'avait pas son pareil pour localiser d'un seul regard perçant, les individus louches. S'il aimait son travail, il détestait le monde particulier que l'exercer l'obligeait à côtoyer. Ah la politique et ses porte-parole ! S'il avait eu un classement à faire de toutes les vilenies qu'il avait pu constater, la première à mettre sur la sellette aurait été sans conteste l'hypocrisie avec son comparse, le mensonge. Parce que ces gens-là monsieur, quand ils sont tout en haut et qu'ils détiennent le Pouvoir, oublient très vite leur Devoir et jettent aux orties leurs idéaux et leurs promesses de campagne ! Ce n'est cependant pas l'amertume qui lui a fait tourner les talons mais une balle perdue destinée à son patron et qui lui laisse la jambe droite traînante. C'est grâce à cet homme, en dépit de ses défauts de politicien, qu'au terme de sa convalescence, il a obtenu cet emploi de veilleur de nuit. Dix ans déjà qu'il arpente l'immense bâtisse armé d'une matraque et d'une lampe de poche en faisant des pauses pour ménager sa jambe douloureuse . Quand la nostalgie s'empare de lui, il se répète comme un mantra ;"Tout va très bien, tout va très bien...". Après tout, grâce à cette activité, il n'a pas le ventre flasque. Seuls les quelques flocons de neige qui parsèment sa tignasse brune, montrent qu'il commence à prendre de l'âge. Au bout de sa longue nuit de ronde où il ne se sera pas permis de somnoler plus de cinq minutes, il retrouvera sa chambre, son lit douillet et, sur la table de chevet, les vitamines et les antalgiques qui l'aident à tenir.

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    Proposition n°84

    - Phrases : enveloppé dans son drap - la paire de bottes - adéquation parfaite - les mains tremblantes - feuilles mortes - en piteux état - la chaise en bois

    - Mots ou expressions : indéfinissable – matin – parfum - coincer la bulle – journal.

    - et/ou Thème : Livre

     

    Le livre de ma vie

    C'est un doux matin d'automne. Les feuilles mortes tapissent le sentier qui mène à notre cabane dans les arbres. L'indéfinissable parfum de la forêt monte jusqu'à moi. Je respire à plein poumons. Je me sens en adéquation parfaite avec la nature qui m'entoure. Enveloppé dans son drap jusqu'aux hanches au milieu du lit en piteux état, mon mari est en train de coincer la bulle. Sur la chaise en bois, nos vêtements sont joyeusement entremêlés. La paire de bottes de Benjamin gît à côté de mes chaussures de marche. Ici, pas de journal, pas de télé. juste nous deux, le chant des oiseaux et celui de la brise dans les branches. Posé sur la table un gros bloc notes et à côté un stylo qui a déjà bien travaillé. J'ai suivi les conseils de mon cher et tendre, alliés à ceux de mon grand-père adoré : j'écris le livre de ma vie pour finir de tuer les noirs démons qui l'ont assombrie jusqu'à ma rencontre avec papy et avec Benjamin bien sûr, qui l'ensoleille désormais chaque jour. Nous nous sommes mariés il y a tout juste un an. C'est pour célébrer en tête à tête ce premier anniversaire que nous avons choisi ensemble ce séjour perché qui nous ravit ! Mon mari... Je me rappelle avec émotion cet instant merveilleux quand à mon tour, les mains tremblantes, je lui ai passé au doigt l'anneau nuptial. Après notre première nuit explosive à l'hôtel, il m'a avoué que son animosité à mon égard, n'avait servi qu'à masquer l'attirance irrésistible qu'il avait ressentie pour moi dès le premier regard. Je sais aujourd'hui que l'amour emprunte parfois de drôles de chemins mais que la destination finale, c'est toujours le bonheur.

    ©A-M Lejeune

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    Proposition N°83

    -Phrases : les larmes aux yeux - violent éternuement - un petit type brun - ronronnements du moteur - hall de la réception - d’un ton sec et cassant - le parcours du combattant.

    - Mots ou expressions : tarauder – bagnard – diligence - parler dans sa barbe – grimper.

    - et/ou Thème : Harcèlement

     

    Une balade à haut risque

    Notre balade dans la neige est vite devenue pour moi pire que le parcours du combattant. Nous n'avons pas cessé de grimperQuel calvaire ! Je ne suis pas habituée à ce climat ni à la marche dans de telles conditions. J'avais si froid malgré la parka de Bérangère que j'en avais les larmes aux yeux. Et les bottes fourrées qu'elle m'avait prêtées me faisaient mal aux pieds. Assourdis par la distance, j'entendais en contrebas les ronronnements du moteur d'un chasse-neige qui s'activait avec diligence à dégager l'unique voie d'accès à la ville.

    Benjamin cherchait-il à me punir, à se venger ou me décourager en me faisant mener ce train d'enfer ? Il semble beaucoup m'en vouloir d'avoir débarqué dans la vie de mon grand-père ! Cette pensée ne cessait de me tarauder tandis qu'il pressait le pas devant moi. Cela ressemblait à s'y méprendre une forme particulièrement vicieuse de harcèlement. Ma présence le dérangeait -elle au point de me traiter comme un bagnard qu'on fait avancer à coups de fouet ? De temps à autre je l'entendais parler dans sa barbe. Sans doute me maudissait-il. A moins qu'il ne se maudisse lui-même d'avoir accepté de me traîner derrière lui. L'idée de cette promenade ne venait manifestement pas de lui. En tout cas, j'en avais assez de me faire maltraiter. Ma grand-mère d'abord puis mes parents et maintenant ce goujat ! C'en était trop !

    Un violent éternuement a interrompu le cours de mes sombres réflexions et l'a fait se retourner et s'arrêter, enfin ! C'est cependant sans faire un pas vers moi qu'il m'a apostrophée d'un ton sec et cassant :

    -Elle va se magner un peu la petite nature ! Quelle poule mouillée vous faites ! Pas de santé, pas de muscles ! Une vraie fille de la ville quoi. Prête à tout mais bonne à rien !

    Galvanisée par la rage, il ne m'a pas fallu longtemps pour le rejoindre et lui asséner une gifle à faire tomber un ours. Lequel ours m'a aussitôt enserrée entre ses bras puissants, écrasant du même coup avec violence et passion mes lèvres gelées avec les siennes. Et voilà que nous avons fondu tous les deux ! Mon rêve troublant aurait pu devenir réalité si nous ne nous étions pas tenus au beau milieu d'un chemin enneigé !

    Je ne sais pas comment nous sommes redescendus. Pas plus que je ne sais comment nous nous sommes retrouvés dans le hall de la réception du seul hotel de la ville. Là un petit type brun nous a tendu une clé sans un mot mais avec un regard entendu.

    La suite, je ne peux la raconter. Elle n'appartient qu'à Benjamin et à moi...

    ©A-M Lejeune

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    Proposition n°82

    -Phrases : derrière le comptoir - des blocs de granit - un réflexe idiot - adresser un petit signe - un bouquet avec du raphia - sans la moindre issue - un somptueux panorama.

    - Mots ou expressions : faire la grasse matinée – faiblesse – anéantir – silhouette – atteindre.

    - et/ou Thème : Histoire

     

    Réveil au paradis

    Faire la grasse matinée n'est pas dans mes habitudes. La vie jusqu'à présent ne m'a pas permis cette faiblesse. Mais le délicieux repas d'hier soir et la conversation à bâtons rompus avec mon grand-père féru d'histoire et passionné par celle de sa région, ont su anéantir ma légendaire résistance. Quel bonheur rare que de pouvoir se laisser aller à la paresse. Je me suis réveillée merveilleusement reposée. Ici, plus rien de néfaste ne peut m'atteindre. Qu'elle me semble loin déjà cette vie terne sans la moindre issue ! Je me lève guillerette et je parcours d'un regard ébloui la chambre confortable où j'ai dormi. Elle est au moins trois fois plus spacieuse que mon appartement minable Sur un guéridon trône un vase en cristal dans lequel s'épanouit un bouquet avec du raphia joliment noué autour des longues tiges de roses rouges. Qui les a déposées là ? Du dehors, un sifflement attire mon attention. Curieuse, j'ouvre les rideaux de la baie qui donne sur un somptueux panorama encore magnifié par la neige.. Dans le grand jardin, une élégante silhouette que je reconnais, déambule dans les allées agrémentées par des blocs de granit brut. C'est Benjamin le hautain. Il m'a vue. Je me surprends à lui adresser un petit signe de la main. Un réflexe idiot de politesse que je regrette aussitôt. Le rêve troublant que j'ai fait me revient avec une brûlante précision. Nous deux, à demi nus sur une plage à Tahiti....Je recule vivement.

    J'ai fait ma toilette dans la grande salle de bain attenante à ma chambre. Quel luxe ! Puis je me suis habillée et je suis descendue. Dans la vaste cuisine, derrière le comptoir en chêne massif, Bérangère préparait à mon intention un petit déjeuner aussi copieux qu'alléchant. Je suis manifestement la dernière levée.

    -Bien dormi ? Me demande-t-elle affable

    -Comme une marmotte !

    Elle ne peut deviner que j'ai rêvé de son fils, pourtant j'ai le rouge au front en lui répondant.

    -J'ai une parka doublée qui devrait t'aller. Quand tu seras rassasiée, Ben t'attend dehors. il s'est mis en tête de t'emmener faire une balade dans la neige si ça te dit bien sûr !

    -Euhhhh... Oui... Et papy ?

    -Il est en ville, chez son notaire. Des affaires à régler. Il sera là pour le déjeuner.

    ©A-M Lejeune

     

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  • Nanou-Atelier d'écriture

    Proposition n°81

    - Phrases : cascatelles paradisiaques - une sorte de bunker - langue de vipère -

    archipel de Tahiti - ne pas savoir ce qu’il va se passer - un regard pétillant - une mince affaire.

    - Mots ou expressions : étonnement – balayer – mirages – contenir – soupir.

    - et/ou Thème : Nuit

     

    Faire connaissance

    Faire connaissance n'est pas une mince affaire quand on ignore tout l'un de l'autre. Mon grand-père n'a appris mon existence qu'il y a un an, à la mort de mes parents. Le journal régional de la Haute Somme auquel il s'était abonné, relatait le terrible accident au cours duquel sa fille et son gendre abhorré avaient péri. Il mentionnait également le nom de la pauvre orpheline qui héritait de leur maison et de leurs biens. Puis quelques jours plus tard il était tombé sur l'annonce de la vente aux enchères et il avait perdu espoir. Jusqu'à ce coup de fil de son notaire qui l'avait averti de la prise de contact d'une certaine Madeleine François concernant sa propriété en Lozère. Alors il avait repris espoir et commencé à m'attendre.

    Quant à moi, je n'ai découvert la sienne qu'aujourd'hui !

    La nuit qui tombe très vite en cette saison hivernale, nous surprend encore en train de nous raconter nos vies respectives. Nous avons parcouru ce long chemin entre larmes, sourires, étonnement et colère parfois de la part de mon cher papy. Il faut dire qu'il voulait tout savoir ! Je lui ai donc décrit mon logement amiénois : une sorte de bunker froid et sombre que je rejoignais chaque soir la mort dans l'âme, où je me calfeutrais tant bien que mal en entretenant mille mirages d'un avenir meilleur. Des rêves de cascatelles paradisiaques qui viendraient balayer le souvenir lancinant des paroles venimeuses de la langue de vipère qui me servait de grand-mère. En m'écoutant, il a compris ce que c'est que de ne pas savoir ce qu'il va se passer le lendemain, la paix ou les paires de baffes ! A la fin de mon triste récit, il n'a pu contenir le lourd soupir de chagrin qui comprimait sa poitrine.

    -N'y pense plus papy. je t'ai retrouvé, nous nous sommes retrouvés !

    -Tu as raison ma chérie. Tu voulais voir des cascatelles paradisiaques ? L'archipel de Tahiti en regorge ! Je vais t'y emmener pour faire de tes rêves une réalité.

    Il m'annonce cela avec un sourire pétillant qui dissout d'un coup tous les miasmes nauséabonds de mon passé

    Dans la grande maison de mon grand-père, enfin apaisée, j'ai dormi du sommeil du juste et j'ai rêvé de Benjamin.

    ©A-M Lejeune

     

     

     

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    Proposition n°80

    - Phrases : le vent qui balayait les rues - son illustre prédécesseur - « revenez demain » -arborer un sourire éclatant - gagner un temps précieux - pendant le service – rituel alimentaire.

    - Mots ou expressions : peser dans la balance – quotidienne – insatisfait – sportive – compagnie.

    - et/ou Thème : Haine

    Grand-père

    Le voir arborer un sourire éclatant ravive ma haine envers mes parents indignes. Envers ma mère surtout qui m'a fait croire que je n'avais plus d'autre famille qu'elle et mon père et que je devais m'en contenter ! ! Elle m'aurait, fait gagner un temps précieux sans cet odieux mensonge qui ne pouvait que peser dans la balance déjà lourdement tarée de ma piètre existence.

    Cet homme, mon grand-père, me couve du regard avec une affection qui me chavire. Je ne suis pas habituée. Grand-père...Je savoure avec délectation ce mot tout neuf pour moi ! Le vent qui balayait les rues glaciales tout à l'heure encore, s'est apaisé. Dans mon cœur aussi, le froid s'enfuit, chassé par la chaleur de ce regard bienveillant. Grand-père...Ma vie quotidienne aurait été si douce en sa compagnie ! Il s'appelle Antoine. Bérangère, ma nouvelle grand-mère, vient de nous rejoindre si discrètement que je ne l'ai pas entendue s'approcher de moi. Élégante et sportive, elle n'a pas l'air insatisfait auquel j'aurais pu m'attendre de la part de la mère de Benjamin. Grand-père vient en effet de m'apprendre que non seulement il est l'intendant du domaine depuis le décès de son illustre prédécesseur, mais aussi et surtout - ceci explique cela - qu'il est le fils unique de son épouse bien plus jeune que lui !  ! Le revoilà tiens le pète-sec ! Toujours aussi revêche. Ses yeux parlent pour lui :"Revenez demain, ou plutôt jamais !" Me lancent-ils tandis que leur propriétaire annonce le diner d'un ton si compassé que j'ai envie de rire !

    -Tu restes bien sûr, nous avons encore tant de choses à éclaircir ma chérie ! Me demande mon grand-père d'un ton presque suppliant.

    -Avec joie papy !

    J'ai répondu d'instinct, toute crainte et toute colère envolées. Benjamin hausse les sourcils, choqué par ce "papy", trop familier sans doute ! Il me toise, dédaigneux. La haine a changé de camp ! Pendant le service, assuré par un valet stylé, aucun mot n'est échangé autour de la table. On ne rigole pas avec le rituel alimentaire chez les de Marcillac.

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